Synthèse


Alors que les débats sur la PPE sont en cours et que RTE a présenté des scénarios d’évolution du mix électrique, le Gouvernement a annoncé le report de l’objectif de 50% d’électricité d’origine nucléaire en

  1. L’Union des Industries Utilisatrices d’Energie – UNIDEN s’en félicite et souhaite que la compétitivité énergétique de la France soit un objectif assumé ; loin d’être incompatible avec la montée en puissance des ENR, l’objectif de compétitivité nécessite de maîtriser le rythme de l’évolution du mix électrique et de conserver l’atout essentiel que constitue la production électronucléaire du parc français.
  2. Le prix de l’électricité est un facteur de compétitivité et de localisation des activités des industries fortement consommatrices d’électricité, en concurrence sur le marché mondial.
  3. Le parc nucléaire existant garantit des coûts de production compétitifs sur les 15 prochaines années, une électricité décarbonée, la disponibilité d’une production électrique de base de forte puissance, en adéquation avec les profils et les volumes de consommation de nos usines, le tout dans un cadre d’évolution prévisible. A ce jour, les sources d’électricité alternatives n’apportent pas le même
    ensemble de garanties.
  4. Les dividendes du choix nucléaire sont encore devant nous : la durée de fonctionnement des centrales nucléaires permet d’amortir les investissements sur un plus grand nombre d’années, donc de maîtriser les coûts de production.
  5. EDF a prévu un programme de « grand carénage » permettant la prolongation du parc nucléaire dans le respect des exigences de sûreté telles que révisées après Fukushima. Ce programme garantirait la puissance de base et la visibilité nécessaires dans un contexte de développement résolu des ENR.
  6. La montée en puissance des ENR permettrait de faire descendre la production d’origine nucléaire à 50% sans fermeture prématurée de centrales : dans un marché électrique de plus en plus européen, la France pourrait ainsi développer ses exportations, concourant à une décarbonation du mix électrique européen, plutôt que de devoir importer une électricité plus carbonée que celle produite en France.
  7. La fermeture anticipée (sans prolongation) de centrales nucléaires engendrerait, outre d’importants coûts d’indemnisation d’EDF, un manque de souplesse face aux évolutions macroéconomiques, un recours accru à des productions carbonées, une incertitude sur la sécurité d’approvisionnement et des tensions sur les prix. Cela se traduirait par une baisse de la compétitivité énergétique de la France qui rendrait difficile le maintien d’activités électro-intensives dans notre pays.

C’est pourquoi l’UNIDEN recommande :

  • d’éviter toute décision prématurée et irréversible sur l’évolution du parc nucléaire existant ;
  • d’accompagner la montée en puissance des ENR en adaptant la poursuite de la production nucléaire à leur développement, sans dogmatisme sur le rythme de fermeture de centrales nucléaires. La prolongation de la durée de vie de chaque centrale doit résulter d’un choix économique rationnel, sous le contrôle de l’ASN ;
  • en résumé, un pilotage pragmatique de la transition énergétique, visant la compétitivité économique et écologique.